Accès à vos comptes
Cliquez à nouveau sur l'icône pour fermer

Newsroom

Dans la presse

Retour
06 mars 2018

L’entreprise, un acteur à part entière de la société

Interview Luvna Arnassalon-Seerungen, Head of Corporate Sustainability & CSR par L'express

 

 

Vous avez récemment participé à l’AFRICAN BUSINESS & SOCIAL RESPONSIBILITY FORUM 2018.  Quelles sont les objectifs et enjeux de cette conférence face à un monde en perpétuelle mutation ?

 

La durabilité est avant tout l’appel pour un réveil collectif vers un objectif singulier: celui de protéger notre planète. Le défi consiste à enrichir la réflexion sur ce thème, en allant puiser des idées et explorer de nouvelles voies menant au développement inclusif et durable. Alors que la population mondiale continue de croître, le thème ‘Sustainability’ est un sujet de discussion de plus en plus important dans de nombreuses industries. Cette  conférence vise à rassembler les professionnels de divers secteurs et de plusieurs pays, dont les chefs de gouvernement, professionnels d’industrie et autres universitaires, pour exposer les différents projets de durabilité passés, présents et futurs et ainsi renforcer l'engagement des différents acteurs dans leurs démarches durables.  L’objectif est de relever les défis urgents auxquels notre monde est confronté sur le plan écologique, social et économique.

 

 

Comment se porte la réflexion au niveau stratégie nationale sur le plan de développement durable ?

 

Depuis l’adoption des Millenium Development Goals (MDGs) en l’an 2000,  Maurice a toujours été face confronté à des défis de taille tels que l’élargissement de l'écart de revenus, le chômage, la santé, le vieillissement de la population, la prolifération des drogues pour n’en citer que quelques-uns.  Avec la venue du Sustainable Development Goals (SDG) des Nations Unies en 2016,  les signataires disposent d’un cadre établi  pour mettre en œuvre une démarche de développement durable.  Les lignes directrices des SDGs établissent les exigences fondamentales sur  la durabilité environnementale, l'inclusion sociale et le développement économique.

 

Deux ans après l’adoption de ces principes,  nous voyons toujours un manque de compréhension et surtout de collaboration par rapport à l’agenda 2030, adopté par Maurice.  La collaboration entre les secteurs privé et public peut être améliorée notamment sur les sujets de changements climatiques auxquels le monde fait face.  Pour que les objectifs soient atteints, chacun a son rôle à jouer: les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Donc, tout le monde.

 

 

Qu’est-ce que le développement durable à l’échelle de l’entreprise? Comment s’intégré les objectifs de développement durable dans la stratégie des entreprises locales? 

 

La prise en compte de la responsabilité sociale et environnementale n’est pas un phénomène nouveau pour le monde de l’entreprise. L’entreprise doit être un acteur à part entière de la société et doit exercer une responsabilité plus élargie. Son objet n’est pas seulement de verser des revenus à ses actionnaires mais aussi d’assumer une responsabilité sociétale dans la production et la redistribution des richesses produites entre les différentes parties prenantes.

 

Certaines grandes entreprises ont décidé de créer une direction du développement durable. Toutefois, ce concept doit s’intégrer davantage le fonctionnement des entreprises. La responsabilité sociale des entreprises ne se résume pas à une série de subventions aléatoires. C’est un outil essentiel ayant une incidence sur la philosophie et la stratégie commerciale de l'entreprise.  Là on parle de partage d'expertise et d’adoption des codes de conduite durable et du soutien aux plus vulnérables avec des produits et services de haute qualité.

 

 

Le dernier rapport annuel de votre entreprise souligne d’importants dispositifs sur le plan durable.  Quelles sont les raisons de cette mobilisation autour de ce concept?

 

Ayant pour engagement d’œuvrer en faveur d'une « banque responsable», nous avons effectivement revu nos stratégies et structures afin de progresser vers un système de triple bilan, qui va au-delà des profits et de la rentabilité financière. Les rapports financiers traditionnels ne permettent pas à eux seuls de comprendre comment les organisations réagissent aux externalités changeantes et créent de la valeur pour leurs parties prenantes.

 

Ainsi, AfrAsia Bank a intégré le développement durable dans sa stratégie d'entreprise depuis 2016, en commençant par l'élaboration d'une stratégie de développement durable pour évoluer vers une stratégie d'entreprise durable. A travers notre rapport annuel nous avons tenté de démontrer, par exemple, comment la banque crée de la valeur pour ses clients en les apportant des solutions financières répondant à leurs besoins. Mais aussi en cherchant à innover et ainsi contrecarrer certains problèmes mondiaux liés à la surexploitation de nos ressources naturelles.

 

 

Quels sont les principaux défis et opportunités dans la mise en œuvre de cette stratégie? Quelle valeur commerciale avez-vous vue de vos efforts de développement durable ?

 

Le principal défi reste le changement de méthodologie et l’adoption d’un système intégré dans toutes les activités de l’entreprise et des filiales.  L’instauration d’un département ‘Sustainability’ a été essentielle pour la mise en œuvre de stratégies de durabilité cohésives et pour atteindre les objectifs du groupe.  Sans le soutien continu du Chief Executive Officer et sa participation active, nos initiatives de développement durable ne seraient pas aussi intégrées qu'elles le sont. 

 

Nous avons aussi compris que grâce à l’interdépendance des projets liés au développement durable, la synergie entre plusieurs départements a été facilitée.  Nous ne pouvons pas, non plus, négliger l’impact positif sur la réputation et l'équité de la marque.

  

La difficulté de mesurer le retour sur les investissements durables ne nous permettra pas de connaitre l’impact définitif de nos initiatives avant un certain temps.  Nous avons quand même récolté quelques chiffres encourageants par rapport aux coûts opérationnels à la baisse dus à ce genre d’initiatives.  Comme le montre notre dernier rapport UN Global Compact ainsi que le rapport annuel de la banque, les chiffres sont reliés à nos différent parties prenantes.  Le rapport sur notre stratégie 2020 nous permettra, dans deux ans, d’évaluer et d’améliorer notre implication.

Download