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Notre avenir est plus que jamais africain

Notre avenir est plus que jamais africain

Publié le
18 juin, 2024
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Opinions d'experts
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En avril dernier, Thierry Vallet a reçu son bâton de maréchal, si l'on peut dire, en étant confirmé comme CEO d'AfrAsia Bank après avoir assuré l'intérim durant un total de deux ans et demi. L'occasion de se pencher sur l'incroyable «success story » de cette banque et d'examiner ses perspectives de développement.

 

 

Ne cherchez pas un ATM AfrAsia à Maurice! Il ny' en a pas. Mais si vous voulez retirer  de l'argent avec une carte de cette banque, vous pourrez le faire à partir d'un ATM de n'importe quelle banque, sans payer les frais habituellement débités. AfrAsia les prend à sa charge. Sa clientèle n'est d'ailleurs pas du genre à faire la queue pour retirer du cash. Implanter des ATM et des agences dans tout le pays ne relève pas de sa stratégie. Sur le marché domestique de la banque de détail dominé par deux enseignes (MCB et SBM), qui pèsent quelque 70%(80% à 85% is l'on ajoute Absa), cette stratégie ne serait pas très payante. AfrAsia s'est concentrée sur une clientèle de particuliers à hauts revenus et d'entreprises, mais aussi, et surtout, sur une clientèle internationale présente dans plus de 160 pays. Une clientèle à laquelle elle propose des services de banque privée, de «Family office » et de gestion de fortune. Le grand tournoi de golf international (le plus important de la région), sponsorisé à hauteur d'un million d'euros  chaque année, a d'ailleurs donné une bonne visibilité à l'enseigne AfrAsia. Une enseigne qui, lors de sa création en 2007, annonçait la couleur, celle d'une « banque différente », avec la volonté de connecter l'Asie et l'Afrique au reste du monde.

 

Des résultats impressionnants

 

Certains pouvaient penser qu'elle se contenterait d'une niche de marché et demeurerait dans la « cour des petites banque ». Mais 17 ans plus tard,  elle occupe la troisième place  parmi la vingtaine de banques enregistrées à Maurice. Son premier marché est l'Afrique et notamment ses millionnaires et milliardaires (en dollars) dont le nombre augmente année après année. « Nous sommes devenus la deuxième entreprise la plus profitable de Maurice », souligne Thierry Vallet. Il faut dire que les résultats d'AfrAsia se révèlent impressionnants et si elle a profité ces dernières années de l'augmentation des taux de crédit, sa croissance est bien antérieure. Sur son année financière clôturée au 30 juin 2023, elle a réalisé un produit net bancaire équivalant à 167,2 millions d'euros et un résultat net de 118,7 millions d'euros, et affiche de très bons ratios (voir notre hors texte sur les chiffres). Son encours de collecte, au 31 mars 2024, s'élevait à 238,5 milliards de roupies (environ 4,9 milliards d'euros) et son encours de crédit à 58,2 milliards de roupies (environ 1,19 milliard d'euros). Quant à ses fonds propres, ils s'élevaient au 31 mars 2024 à 18,6 milliards de roupies (environ 380 millions d'euros).

 

 

Une licence en Afrique du Sud

 

Thierry Vallet, désormais confirmé comme CEO après avoir assuré l'intérim pendant un total de deux ans et demi, a toutes les raisons d'être satisait. Et il pense déjà à ouvrir de nouveaux bureaux, en plus de devenir un partenaire clé dans l'Afrique du Sud, alors que la banque a fermé celui de Londres. Mais surtout, l'important pour lui est «de renforcer la marque du centre financier international de Maurice à l'échelle mondiale (…) Nos récentes distinctions internationales, telles que le titre  de Banque de l'année décerné par The Banker et les trois prix remportés, dont celui de Meilleure banque privée par Euromoney, contribuent non seulement à positionner la banque, mais aussi la juridiction et ses compétences ».

 

Concernant les perspectives dans les mois et années à venir, AfrAsia doit répondre à plusieurs défis, notamment celui de renouveler son infrastructure informatique et de développer sa digitalisation. Sa stratégie demeure inchangée : se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée comme le « Wealth Management » (gestion de fortune), le «Family Office »et le « Private Banking » sur le marché local  et à l'international. Mais li faut s'adapter aux besoins de clients de plus en plus exigeants et conquérir des parts de marché. « Notre acquisition récente de licence en Afrique du Sud élargit notre gamme de services financiers pour ce pays, ciblant les particuliers fortunés, les gestionnaires d'actifs, les sociétés de gestion, les entreprises ainsi que tous ceux qui cherchent des solutions structurées pour la diversification de leur patrimoine, explique Thierry Vallet.  Nous observons d'ailleurs une demande soutenue pour l'ouverture de comptes en provenance d'Afrique du Sud, ce qui témoigne de l'intérêt croissant pour nos services dans ce pays. Nous observons également plus d'activité autour des licences de Family office, un véhicule efficace pour proposer des solutions fiscales et patrimoniales adaptées aux familles aisées, qu›elles soient locales ou étrangères. Cela complète notre gamme de services financiers et renforce le positionnement de Maurice en tant que centre financier international. »

 

 

La banque ne néglige pas pour autant le marché local. « Nous voulons être encore plus proches de nos clients résidents et renforcer notre présence dans l'Ouest », annonce le CEO. Le gros potentiel de développement demeure cependant l'Afrique. « Traditionnellement, l'accent était mis sur l'utilisation du centre financier mauricien pour faciliter les échanges commerciaux entre l'Afrique et l'Asie, rappelle Thierry Vallet. Cependant, au cours de la dernière décennie, l'importance croissante de l'Afrique dans la transition écologique s'est affirmée, car elle abrite 60 % des terres arables inexploitées du monde et les minéraux nécessaires à la croissance verte. Pour répondre à ses objectifs de développement durable, trois éléments cruciaux sont requis : le financement, les transferts de technologie et le renforcement des capacités. Cela représente une énorme opportunité pour la banque de devenir un partenaire clé dans la transition économique verte de l'Afrique. »

 

 

Dans ces conditions, il ne serait pas étonnant de voir AfrAsia ouvrir de nouveaux bureaux sur le continent noir, même si Thierry Vallet ne veut rien en dire pour l'instant. De même qu'il ne dit rien sur la vente éventuelle de la Banque, sachant que son deuxième actionnaire derrière le groupe IBL, la Banque nationale du Canada, le souhaite depuis un certain temps. En effet, cette banque privée québécoise se concentre désormais sur son développement au Cambodge. En tout cas, au vu des résultats d'AfrAsia, l'acheteur devra mettre une  belle somme sur la table.

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