Malgré une année difficile et une récente baisse de notation, Maurice poursuit ses efforts pour s'imposer en tant que centre financier international alors qu'elle se remet de la Covid-19.
Tout comme de nombreux autres pays, l'économie mauricienne a été durement frappée par la pandémie de Covid-19. Alors que le nombre de cas et de décès est demeuré relativement faible, 1 208 et 17 cas respectivement à avril, les mesures strictes élaborées pour lutter contre le virus ont mis l'économie à rude épreuve.
Le 4 mars, Moody a revu à la baisse la note de Maurice qui est passé de Baa1 à Baa2, et a maintenu la perspective négative. Selon Moody, cette dégradation « reflète l’érosion de la solidité fiscale et de la force économique de Maurice » dans le sillage de la pandémie de Covid-19 ainsi que les perspectives limitées de reprise rapide. Bien que le profil de crédit de l'île s'appuie sur un cadre institutionnel solide, les cicatrices sont plus importantes qu'envisagées par Moody l'année dernière. En fait, les résultats économiques du pays sont les pires enregistrés depuis 1980.
Comme le confie Thierry Vallet, PDG par intérim chez AfrAsia Bank, à EMEA Finance, le pays ne peut s'attendre à une reprise en forme de V. Les restrictions aux frontières freinant considérablement le secteur du tourisme, il est très probable que la relance sera lente.
« Maurice a perdu plus de 14 % de sa richesse en 2020 et la reprise de 2021 sera légèrement plus faible que prévue en raison de plus de sept semaines de confinement, » explique Vallet. « Le pays ne pourra retrouver des niveaux d'avant pandémie qu'en 2023, et ce seulement si la normalisation des conditions du marché se poursuit et que les décisions gouvernementales demeurent axées sur la facilitation du commerce, relançant ainsi la consommation et la dépense des ménages. »
Sans surprise, l'année a été difficile pour les banques mauriciennes. AfrAsia Bank a vu chuter ses bénéfices, en grande partie à cause de taux d'intérêt en net recul et d'une réduction de 30 % des revenus hors intérêts. Cela dit, sa situation financière reste solide, avec des ratios de capital et de liquidités satisfaisants. La banque a également élargi la gamme de services de gestion de patrimoine offerts et accéléré ses stratégies de transformation digitale.
« En dépit des difficultés sans précédent, nous avons octroyé des crédits et été un port dans la tempête pour nos clients », affirme Vallet.